Le fameux Musée des Confluences a déjà coûté + 360 millions € aux lyonnais pour un budget prévisionnel de ...... 65 millions €.
Pour la petite histoire, ce projet était autofinancé par la vente de 15 % d'actions dans la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) que détenait le département. Cette vente s'est réalisée pour environ 50 millions €. Une estimation récente aurait valorisé ces actions à + 500 millions €. Par contre, on estime le dépassement du budget prévisionnel à environ 500 %, un record en France. Le Musée des Confluences a été transféré au à la Métropole du Grand Lyon. On évalue la charge annuelle de fonctionnement à 15 millions €.
Le projet a été lancé en 2001 par le Président du Conseil Générale du Rhône, M. Michel Mercier. Le cabinet autrichien d'architecture Coop Himmelb a été retenu. Il est l'un des spécialistes de l'architecture déconstructive.
Les architectes Wolf D. Prix, Helmut Swiczinsky et Michael Holzer sont connus pour dessiner une architecture de fluidité qui dégage un certain dynamisme des bâtiments.
Au niveau géographique, l'emplacement choisi pour ce nouveau bâtiment emblématique a été la pointe Sud de la presqu'île de Lyon. Le nouveau quartier Confluence doit marquer le renouveau architectural de la Ville. La pointe Sud de la presqu'île est le lieu de rencontre du Rhône et de la Saône.
Le lieu de cette implantation permet une visibilité extraordinaire. Il est situé entre l'autoroute A7 qui traverse Lyon le long des berges du Rhône et le Rhône.
Au niveau de son accessibilité, c'est compliqué. L'entrée du Musée est située à proximité d'un des principaux carrefours à Lyon. Il a été construit le nouveau pont Raymond Barre réservé aux piétons, aux vélos et au tram.
Si on voulait développer le côté muséologique, l'emplacement idéal était situé à proximité sur le quartier de Gerland de l'autre côté du Rhône, mais la ville de Lyon se privait d'un symbole architectural fort à l'entrée de Lyon par le Sud.
Le choix de cet emplacement est à l'origine de complications techniques. Le sol instable et inondable vont exiger des travaux supplémentaires d'un coût d'environ 6 millions €. Les premières études de sondage n'avaient pas relevé cette nécessité technique.
Un désaccord apparaît entre l'entreprise Bec Frères, le cabinet d'architecture Coop Himmelb et la Société d'Equipement du Rhône et de Lyon (SERL). La SERL est le maître d'ouvrage et à ce titre elle est responsable du bon déroulement du chantier.
Au final, le chantier est arrêté en 2007.Il est élaboré un nouveau cahier des charges pour prendre en compte les problématiques techniques rencontrées. Il faudra deux appels d'offre pour sélectionner l'entreprise Vinci. Le chantier reprend en 2010 pour s'achever en 2014.
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Architecture
Lors du concours international d'architecture lancé par le Conseil Général du Rhône, plusieurs projets proposent un projet basé sur l'architecture déconstructiviste. Ce courant architectural propose une vision de la construction en remettant en cause les bases traditionnelles de l'architecture. L'idée principale est de proposer une lecture différente de la construction.
L'architecte utilise l'outil informatique avec ses différentes possibilités en 3D pour créer des formes complexes. On utilise les différentes formes géométriques pour proposer un nouvel agencement de l'espace.
La vision du bâti doit conduire à un questionnement intérieur des personnes. L'architecte va présenter une structuration différente de la vision d'un mur, d'un toit, d'une façade, ... Le tout doit impressionner l'individu et lui permettre une nouvelle lecture de l'espace.
Le choix de sélectionner un projet basé sur le courant de l'architecture déconstructiviste est orienté vers la recherche d'un bâti d’exception conçu comme une œuvre d'art. On ne recherche pas le consensus de la population, on veut présenter au monde une vision moderniste de sa capitale régionale. L’œuvre est le prolongement de la volonté politique de s'affirmer sur la scène internationale.
A proximité de ce lieu, il y a le quartier de Gerland de l'autre côté du Rhône où l'architecte Tony Garnier a marqué de son empreinte la Ville de Lyon. Le Maire de l'époque a voulu bâtir un nouveau quartier avec une architecture marquée pour son époque dans le 7e et 8 arrondissement. La Halle Tony Garnier et la Cité des Etats-Unis sont classées aux monuments historiques.
Au niveau du bâtiment, il mesure 190 mètres de long et 90 mètres de largeur. Sa hauteur est de 41 mètres et sa surface de 27.000 m². On remarque une verrière avec un cône inversé vers l'intérieur. On l'appelle l'espace Cristal. Sa hauteur est d'environ 33 m. La structure de cet espace de 1.900 m² est en charpente métallique.
On aperçoit le trafic routier de l'autoroute A7 à travers les plaques de verre.
Les passerelles s'enroulent autour du cône inversé. Le visiteur peut faire le tour est apprécier le paysage vers le Rhône.
La partie du bâtiment recouvert de plaques d'acier inoxydable s'appelle le Nuage. Il est orienté vers la pointe de la presqu'île où le Rhône et la Saône se rejoigne. A l'intérieur, il y a les salles d'expositions du 1er et 2e étage.
Au niveau esthétique, on remarque un bâtiment réalisé à partir de surfaces géométriques. On joue sur le contraste entre la transparence et le sombre, entre le métal et le verre. Le ressenti est indéfini. On doit inconsciemment décrypter une forme pour l'associer à une réalité connue. L'exercice n'est pas aisé.
On remarque le cône inversé transparent à l'intérieur. Cela ressemble à un puit de lumière en forme d'entonnoir.
Il faut emprunter les escaliers pour monter au 2eme étage où il y a l'espace des collections permanentes du Musée des Confluences.
Il est étonnant pour un musée d'avoir une surface totale d'exposition d'environ 30 % sur une surface totale de 27.000 m² !!!
Au niveau des expositions permanentes, la thématiques développée se présente à travers la salle 21 "Origines, les récits du monde", la salle 22 "Espèces, la maille du vivant", la salle 23 "Sociétés, le théâtre des hommes" et la salle 24 "Eternités, vision de l'au-delà".
Le fonds de la collection provient de l'ancien Musée Guimet et du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon. Depuis des achats et des dons ont permis de compléter cette formidable collection. Aujourd'hui, elle réunit + 2 millions d'objets.
Les premiers passionnés sont Emile Guimet, Jérôme Jean Pestalozzi, Pierre Adamoli, Louis Lortet, Pauline Jaricot, Raymond Giordano, Georges Coutagne. Ces passionnés ont réuni un trésor inestimable à Lyon.
Le parti pris de la direction du musée est de proposer une réflexion sur la grande histoire de l'Univers depuis son origine jusqu’à nos jours. Ainsi, il a été sélectionné + 3.000 objets pour représenter un élément indispensable à la compréhension et à la réflexion sur l'Histoire de l'Univers et l'évolution des espèces sur la terre.
Origines
La scénographie a été réalisée par l'agence Klapisch Claisse avec pour ambition de créer l'envie de découvrir et de s'interroger sur l'origine de la vie.
Lorsqu'on pénètre dans la salle, il fait sombre. Le regard est attiré par les squelettes des dinosaures. On est impressionné par les dimensions réelles. Il y a un petit parcours délimité par des cloisons qui vous guide dans votre progression des connaissances. Ici et là, on visualise des connaissances à travers l'objet reconnu.
Les nouvelles technologies sont utilisées pour visualiser les dernières connaissances scientifiques. L'explication est pédagogique.
Le visiteur est attiré par le gigantisme des squelettes. On ne remarque pas les petites pièces intéressantes à découvrir.
Il y a un espace réservé aux interrogations de l'Homme au sujet de l'exploration de l'Univers. On aperçoit une lunette astronomique, un spectrographe, ....
Les personnes se plaignent de problème de lecture des fiches. Il fait trop sombre pour les lire.
Espèces
Au niveau de la mise en scène du thème "Espèces, la maille du vivant", l'agence Zen +Co a fait un travail remarquable pour mettre en avant les pièces importantes des collections du musée.
Le buisson du vivant est la représentation graphique des ramifications à partir d'un tronc commun. Il symbolise l'évolution des espèces et l'Homme n'est qu'une brindille de ce buisson.
Il est présenter une certaine diversité des espèces à travers la présentation des grandes familles: mammifères, oiseaux, insectes, ... et un accent est mis sur le rapport entre l'être humain, les animaux et la nature. Les premières civilisations comme l’Égypte pharaonique représente des dieux à travers la représentation d'animaux.
La présentation des antilopes permet d'étudier les ressemblances entre chaque espèce. Il y a une évolution certaine pour adapter l'espèce à son milieu naturel.
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Sociétés
Le thème abordé est "Sociétés, le théâtre des hommes", la scénographie a été réalisée par l'agence Du &Ma.
Cette présentation de l'évolution des différentes sociétés humaines à travers des réalisations est illustrée sur les thèmes comme Echanger, Créer et Organiser.
La lecture des trois thèmes est simple. Le visiteur apprécie la clarté du message véhiculé. Les exemples choisis comme les télécommunications sont intéressants à méditer. Le visiteur mesure la rapidité du progrès technique entre le moment l'invention et son développement dans le temps. Au niveau de l'Automobile, le véhicule sélectionné est une automobile du constructeur lyonnais Marius Berliet. Un hommage est rendu aux Canuts et aux soyeux lyonnais avec le métier à tisser.
Aujourd'hui, le rythme de diffusion du progrès technique s’accélère au niveau mondial. La connexion via internet a permis de contribuer à informer toute la terre des avancés technologiques. Cependant chaque société doit gérer et accompagner la mise en œuvre de ces avancées.
Les recherches d'ethnologies ont permis de mieux comprendre l'impact social de l'introduction d'une invention technique majeure sur une société. Cette salle propose à la réflexion des cultures avec des systèmes de valeurs morales différentes comme au Japon et en Australie avec les aborigènes.
Les morceaux de minerais sont exposés pour rappeler l'importance de la transformage des métaux dans l'évolution de l'humanité. Depuis la nuit des temps, l'Homme a utilisé et façonné le minerai pour fabriquer des armes, des objets, des bijoux,...
Aujourd'hui, l'Homme recherche dans les profondeurs des océans et dans l'espace des nouvelles possibilités pour découvrir des nouveaux matériaux avec des nouvelles propriétés inconnues.
Le téléphone est très symbolique, il représente le moyen de communiquer entre les personnes. Il permet d'affranchir l'individu de parcourir des distances importantes pour apporter un message. L'Homme gagne du temps à utiliser ce moyen moderne de communication par rapport au déplacement à effectuer.
La partie consacrée à l'échange et à l'organisation sociale sont intéressantes. Elles montrent comment chaque société adopte des rîtes et des coutumes pour maintenir un ordre social établi.
Eternites
Depuis la nuit des temps, l'Homme se préoccupe de sa mort et se pose des questions sur son immortalité. Est-ce que la mort est le passage obligé de la séparation de son enveloppe physique afin de libérer son esprit dans le monde de l'invisible ?
Au niveau sociétal, la mort apporte un changement dans l'ordre établi. Il faut organiser des rîtes funéraires pour marquer l'importance de ce fait. Les sociétés primitives il y a environ 100.000 ans et les plus évoluées comme l’Égypte antique ont établi des sépultures pour enterrer leurs morts.
Dans certaines civilisations, la mort n'est que l'étape vers l'éternité.
Expos Temporaires
Les expositions temporaires sont situées au 1er étage. L'expo "Dans la chambre des merveilles" est un endroit assez formidable. On retrouve l'esprit des cabinets de curiosités des châtelains et des bourgeois éclairés.
Les passionnés sont devenus des collectionneurs. Ils observent, dessinent et prennent des notes de leurs travaux. C'est l'émergence d'une démarche scientifique.
On admire une formidable collection dans un petit espace. On est émerveillé de pouvoir observer les différentes espèces animales.
L'expo "Appartement témoin" et la présentation d'un monde surréaliste. Le théâtre Turak est la reconstitution d'un monde imaginaire à travers des objets courants.
L'expo "L'ART ET LA MACHINE" est une exposition attrayante. Le sujet du machinisme a intéressé les artistes depuis le début de l'ère industrielle. Les différents courants artistiques ont planché sur le sujet comme le sculpteur César à travers ses compressions.
Pratique
86 Quai Perrache 69002 Lyon
Tél: 04.28.38.11.90 e-mail: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Horaires: du mardi au vendredi 11h - 19h Nocturne le jeudi jusqu'à 22h
Samedi & dimanche & jours fériés 10h - 19h
Fermeture le 1er janvier, le 1er mai, le 1er novembre et le 25 décembre
Tarifs: adulte 9 €, jeune ( 18-25 ans) 5 € à partir de 17h adulte 6 €, jeune 5 €