Le Château du Haut Koenigsbourg est situé sur la montagne du Stophanberch à 755 mètres d'altitude. On trouve la trace d'un château fort dans les archives au XIIe siècle.
Un bref rappel historique au sujet de la création du duché de Souabe en 915 dans le Saint Empire germanique. La maison des Hohenstaufen est l'une des plus puissantes de l'ancien royaume de Souabe.Elle va avoir plusieurs Ducs et Empereurs germaniques jusqu'au XIIIe siècle. Le Duc de Souabe Frédéric de Hohenstaufen et aussi Roi de Germanie. Il devient Empereur sous le nom de Frédéric II. Il décide de protéger ses possessions territoriales alsaciennes en faisant construire une ligne de défense constituée de châteaux forts sur les lieux stratégiques comme la montagne du Stophanberch. Cependant, ce lieu appartient au Prieuré de Lièpvre qui dépend de l'Abbaye Royale de Saint Denis. En France, les liens entre les Abbés de Saint Denis et la royauté française sont forts. Une demande a été formulée auprès du roi de France pour évoquer ce différend avec l'Empereur du Saint Empire germanique.
L'implantation de ce Château fort permet de sécuriser et de contrôler le commerce du blé, du vin, du sel et de l'argent. Vers 1150, le château fort comporte 2 tours.
Au XIIIe siècle, les Ducs de Lorraine deviennent les nouveaux propriétaires de ce lieu. Il a été confié à deux familles mais vers 1450, le château fort est déserté ce qui permet à une bande de brigands de venir s'y installer. Les brigands vont faire des raids sur les villes de Sélestat, de Colmar, Strasbourg et Bâle. Les prises des raids conduisent les autorités des principales cités rançonnées à s'unir pour recruter des mercenaires pour aller déloger les brigands du château fort. En 1462, le château fort est incendié.
Avec l'avènement de l'artillerie, les murs de défense du château fort ne sont pas assez épais pour résister à une attaque d'une armée ennemie équipée d'une artillerie de siège avec des boulets métalliques.
Les ruines du château du Haut Koenigsbourg sont confiées à la famille féodale de Tierstein avec ses terres. Oswald Tierstein entreprend de rebâtir le château fort mais en apportant d'importante modification défensive. Une 1ère enceinte est réalisée pour retarder l'attaque ennemie et le nouveau château est pourvu de murs d'une épaisseur de + 10 mètres pour résister aux boulets métalliques et de 2 tours d'artillerie. Il est rasé les forêts autour du château fort pour permettre une vision parfaite des déplacements des armées ennemies.
Après la mort du dernier descendant de la famille Tierstein, le château est racheté par l'Empereur Maximilien 1er de la Famille des Habsbourg. Puis il est laissé à l'abandon.
Au cours de la guerre de trente ans, la Suède envahit l'Alsace. L'armée suédoise fait le siège pendant 52 jours des ruines du château fort défendues par le capitaine Philippe de Liechtenau. Après, la réddition, le château est pillé et brûlé. Au fin du temps, les villageois aux alentours vont venir chercher des pierres pour construire leurs habitations. Après le classement comme monument historique, en 1865, la ville de Sélestat devient le propriétaire des ruines du château.
Le conflit franco-allemand aboutit à l'armistice avec le chancelier allemand Bismarck. Le traité de Francfort attribut l'Alsace et une partie de la Lorraine à l'Allemagne en 1871. L'Empereur allemand Guillaume II de Hohenzolllern à l'idée de bâtir un monument pour marquer l'attachement de l'Alsace au Saint Empire germanique. Lors de sa visite en 1899 dans la ville de Sélestat, la ville proposa de donner le château du Haut Koenisbourg avec des terres. Après une visite du site, l'Empereur accepta ce cadeau.
En 1900, la restauration du château est confié à l'architecte et historien de l'architecture allemand Bodo Ebhardt. Des importants moyens sont engagés pour répondre aux souhaits de l'Empereur de bâtir un château médiéval où la représentation des valeurs de la chevalerie germanique devait être illustrée.
La maquette permet de montrer le triste état du château avant le début des travaux de reconstruction. La 1ère phase réalisée a été d'effectuer les relevés de l'existant puis de s'informer sur les architectures médiévales des châteaux forts en Europe.
A partir de ce travail de compilation de données, il dessine son projet architectural qui a reçu l'aval de l'Empereur pour commencer les travaux.
Le chantier s'est terminé en 1908. Il a fallu installer deux importantes grues pour monter les différents matériaux de construction pour édifier les bâtiments (le grand bastion, la tour Nord, la tour Sud, ..). Chaque année, l'Empereur venait constater l'état d'avancement du chantier.
L'Empereur a fait construire une ligne de chemin de fer de Strasbourg à son château médiéval. Il arrivait à l'Empereur d'Allemagne de convier des invités à son château fort pour un dîner. Le but de ces escapades en Alsace était de montrer le côté germanique de cette terre allemande depuis plusieurs siècles. Le plafond de la salle du Kaiser était illustré avec l'emblème de l'Aigle impérial.
A proximité du château, il y a aménagé un espace de stationnement le long de la route. Il est conseillé de venir dès l'ouverture pour éviter d'être stationné assez loin de l'entrée. Le stationnement est gratuit.
Il faut se diriger vers le sommet pour emprunter le sentier qui longe la 1ère enceinte du château vers l'entrée principale.
On est impressionné par l'étendue de la construction du château fort. On passe au pied de la muraille ... On contemple l'important travail humain pour bâtir dans ce lieu reculer un tel édifice.
La porte d'entrée du château est située sous l'arche aux armes de la famille Tierstein, on accède à un petit espace où le personnel examine les sacs par mesure de sécurité.
La billetterie est installée à l'entrée. Il y a déjà un décor historique présent dans ce lieu. Il y a les WC installés au rez de chaussée dans ce bâtiment.
On sort sur la cour basse où il y a des écuries, des bâtiments, une copie d'une fontaine du XVe siècle. Il faut emprunter la tour pour se diriger vers le lieu de rassemblement pour la visite guidée. Souvent, il y a une personne à l'entrée de la tour pour renseigner le visiteur et pointer le billet de la visite du château.
On remarque les blasons aux armes des différents occupants du château fort. La visite commence à la tour.
La salle est un lieu pédagogique. Sur les murs, il y a l'explication de la restauration du château fort par l'équipe de l'architecte Bodo Ebhardt.
Sur l'un des murs, il y a l'emplacement où les visiteurs doivent se positionner pour attendre la venue du guide. Il existe quelques bancs pour patienter. En général, les groupes constitués sont composés d'environ 40 personnes.
Le guide commence dans cette salle auprès de la maquette la présentation du château fort. Il évoque les principales dates pour situer le contexte du Moyen-Age. Il explique qu'au Moyen Age, il y a peu d'habitants dans un château fort. Il y a le seigneur avec sa famille et une dizaine de personnes pour effectuer le bon fonctionnement du château. Lorsque le seigneur est à la guerre, sa femme doit mettre la "main à la pâte" pour assurer les tâches domestiques nécessaires au bon fonctionnement de la vie à l'intérieur du château.
Au niveau de la sécurité du château fort, lors de sa reconstruction au Moyen Age, il est bâti pour résister à une attaque avec boulets métalliques. L’imposante forteresse devait dissuader les assaillants de venir assiéger le château fort. Le but de la 1ère enceinte était de faire ralentir l'assaillant. La 2e enceinte était construite pour protéger le centre de vie du château. Toutes les techniques de l'architecture militaire sont employées pour ralentir la progression de l'assaillant dans tout le château. La disposition des meurtrières est positionnée pour faire obstacle à l'avancée des mercenaires dans les escaliers, les passages, ... Au final, il y a peu de soldat permanent dans un château fort. Au besoin, le seigneur paye des mercenaires pour assurer la défense du château.
A cette époque le mercenaire est un professionnel de la guerre. Il loue ses services au gré des besoins.
Après un bref rappel historique des différents propriétaires du lieu, on se dirige vers la tour pour emprunter les escaliers et monter au 1er étage.
Les groupes de visiteurs se succèdent tout au long du parcours de la visite. Il faut parfois "patienter" pour écouter son guide. Le guide va intervenir dans quelques points stratégiques du château pour expliquer soit une coutume, soit un fait historique, ...
Le visiteur peut utiliser le système de la visite commentée (audioguidage) en utilisant le dépliant du plan remis à la billetterie avec la numérotation des étapes.
Au niveau de la répartition des pièces autour de la cour, la vie dans le château s'organise dans cet espace restreint. Cette surface est petite par rapport aux dimensions du château fort. La cellule de vie seigneuriale doit être préservée. Ainsi les autres éléments de construction ont un but défensif.
L'approvisionnement du château doit stocker l'eau nécessaire à l'alimentation et le bois de chauffage coupé dans les bois avoisinants. Il existe un puits d'une profondeur de 62 mètres fortifié pour assurer le service de l'eau même lorsque le château fort est attaqué par de l'artillerie moderne. Il permet aussi de puiser l'eau pour éteindre un incendie.
Les escaliers à vis desservent les pièces du 1er et du 2e étages.
Au Moyen Age, l'agencement des pièces est organisé pour loger les hommes au 1er étage et les femmes au 2e étage. Cette disposition permet d'assurer aux femmes un lieu plus "reposant" par rapport aux activités seigneuriales. L'épouse du seigneur doit assurer la lignée de la descendance en mettant au monde un héritier. En pratique, le haut de mortalité est très important, pour assurer une lignée, souvent il faut environ 8 enfants. Dans le droit médiéval, le 1er descendant mâle conserve le titre et les terres attenantes. En Germanie, Si le seigneur meurt au combat sur un chant de bataille, l'épouse conserve le titre et la gestion des terres comme un homme.
Il exite des galeries de bois qui reposent sur les consoles en pierre.
Les cuisines se trouvent situées au Nord et les pièces à vivre au Sud pour bénéficier d'une certaine douceur de vivre. Nous avons expérimenté à certains endroits le vent froid qui engouffre, on est glacé sur place.
La tonneau permettait de stocker de la boisson pour alimenter la seigneurie mais aussi abreuver les invités et les mercenaires.
Au 1er étage, on passe par la chapelle, on accède à la salle des trophées de chasse et à la salle d'armes. Lors de la reconstruction du Château médiéval, l'Empereur Guillaume II de Hohenzollern a exigé de son architecte de mettre en avant la chevalerie germanique à travers sa décoration. L'Empereur souhaitait véhiculer un message à ses visiteurs. L'Alsace est une partie intégrante de l'empire germanique depuis plusieurs siècles.
On retrouve plusieurs scènes où la chevalerie germanique est à l'action. Au plafond, on remarque l'aigle impérial.
Il y a peu de meuble dans les pièces sauf dans l'espace réservé à l'Empereur et à l'Impératrice.
La salle d'armes est illustrée par un ensemble d'armes réelles ou factices. Le guide rappelle que dans les châteaux, la sécurité mobilisait peu d'homme au quotidien.
Le seigneur invitait des hôtes pour les impressionner à travers un cadre de vie confortable, un système de défense impressionnant de l'extérieur mais aussi de l'intérieur et un art de vie. Le vin était servi abondamment malgré son coût élevé et les pièces centrales étaient chauffées à environ 23 ° à 25 ° par la chaudière.
Ces éléments devaient faire prendre conscience que le seigneur du château fort était riche ce qui lui permettait de recruter des mercenaires s'il y devait être attaqué. Ainsi, il créait le sentiment d'un seigneur puissant chez ses hôtes.
Le mercenaire est un professionnel de la guerre. Il est propriétaire de ses armes et de sa monture. Il se vend aux seigneurs en fonction des conflits seigneuriaux et royaux. La Suisse est une terre qui a fourni des contingents importants de mercenaires à l'Europe médiévale.
A l'époque du Moyen Age, en France dans les châteaux on chauffe les pièces à l'aide de la cheminée qui qui permet d'éclairer la pièce mais qui apporte seulement un rendrement de chauffe d'environ 10 %. En Germanie, les châteaux sont équipés de chaudières, le rendrement en chauffage est d'environ 70 % ce qui permet de limiter la consommation de bois et d'obtenir les pièces chauffées à environ 25 ° toute l'année.
Au niveau des pièces des logis, on remarque des coussièges près des fenêtres pour bénéficier de la lumière du jour pour lire ou pour exécuter un travail minutieux. Les meubles ne sont pas d'origine, cependant les pièces présentées sont Alsaciennes ou Lorraines du Moyen Age jusqu'au XVIIe siècle. Les appartements situés au Sud sont équipés de latrines.
Au niveau architectural, les pièces sont placées en enfilade pour gagner de la place. Il n'y a pas de couloir. La galerie extérieure permet de circuler pour atteindre certaines pièces. A cette époque, l'intimité était très relative.
Le guide nous réuni dans la Salle des Trophées de chasse pour nous faire partager ses dernières informations. Après les visiteurs sont libres de continuer la visite à leur rythme vers le grand bastion.
La chapelle est d'une taille modeste. Il y a quelques symboles religieux dessinés pour rappeler l'existence de ce lieu de prière.
Le grand bastion était une construction militaire importante pour assurer à l'édifice une sécurité vers la partie Ouest du château Fort. La Tour Nord et la Tour Sud permettaient une surveillance des terres vers les châteaux d'Ortenberg et de Frankenbourg et sur les vallées environnantes.
Il est installé un petit musée de canons pour illustrer l'évolution technique de l'artillerie du XVe siècle au XVIIe siècle. On est impressionné par la taille du gros canon à la marque de la Germanie.
On aperçoit la superbe charpente en bois de la toiture.
Après la visite du grand bastion, le visiteur peut emprunter plusieurs passages pour découvrir l'architecture du château. Pour redescendre vers le rez de chaussée, il faut se diriger vers une tour.
Après avoir longer le chemin de ronde, on revient vers la place de la cour basse. On empreinte le passage de l'entrée pour se diriger vers le Jardin médiéval du Haut Koenigsbourg. Il est situé à gauche, il faut emprunter un petit escalier pour descendre vers le jardin.
Au XVe siècle, le jardin est situé à l'extérieur de l'enceinte du château. L'utilisation par le "jardinier" de carrés et de plessis est la base pour composer le jardin. Il est planté environ 120 espèces de plantes présentes au Moyen Age. Il est courant de planter des légumes pour fournir la cuisine et des plantes aromatiques et médicinales. A la fin du Moyen Age, il apparaît un nouveau besoin, la création d'un espace d'agrément où l'on vient se reposer et s'amuser au milieu des fleurs comme le rosier, le lis, ...
Au début du parcours, l'Histoire des jardins médiévaux est expliqué pour comprendre l'ordre et la fonction des principaux carrés.
Le parcours est plaisant. On découvre sur 500 m² des plantes ici et là avec des explications sur l'origine et l'utilité en cuisine ou en posologie médicinale.
Au niveau du retour, il faut emprunter le chemin à l'inverse.
Château du Haut-Koenigsbourg 67600 Orschwiller, Alsace, France Tél : 03.69.33.25.00 E-mail: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Horaires: Janvier, février, novembre et décembre 9h30 - 12h et 13h - 16h30
Mars et octobre 9h30 - 17h; Avril, mai et septembre 9h15 - 17h15 et Juin, juillet et août 9h15 - 18h
Tarifs: adulte 9 €, Jeunes (6 à 17 ans) 5 €, personne handicapée 4 €, système audioguidage 2 €